Abolition, vous avez dit ???? Alors que nous célébrons la première commémoration de l’abolition de l’esclavage, Les députés votent eux une loi « compétences et talents », instituant de facto une Nouvelle disposition sur l’immigration. Aujourd’hui nous assistons à un véritable retour en arrière en soumettant les immigres entrant sur notre territoire,telle les esclavagistes qui sur des critères physique sélectionnes les esclaves en fonctions de leurs santés, de leurs dentitions et leur capacités à travailler et rejetant les autres. Ce décret est une forme d’esclavage moderne qui dépouillent les pays en difficultés de leurs élites et contribuent à aggraver leurs situations déjà périlleuses.
La fin de l'esclavage est certes une grande victoire de l'idéologie du progrès et des droits de l'homme, mais elle est également (avant tout?) la conséquence de la Révolution industrielle et du capitalisme libéral triomphant. Si la fin de l'esclavage a eu des causes religieuses et morales indéniables (mouvements abolitionnistes anglo-saxons et philosophes des Lumières), elle a aussi été motivée par la prise de conscience de l'efficacité économique du salariat qui permet de supprimer les charges liées à l'achat, à l'entretien et à la surveillance des esclaves. En effet, l'esclavage avait entretenu l'illusion du travail gratuit. Or de nombreux économistes du XVIIIe siècle et plus tard, comme Smith, Sismodi ou Lapidus ont estimé que les prix de la main d'œuvre servile était supérieure à celle de la main d'œuvre salariée. Adam Smith écrivait déjà : « L'expérience de tous les temps et de tous les lieux s'accorde à montrer que l'ouvrage fait par des esclaves est, au bout du compte, le plus cher de tous. Celui qui ne peut rien acquérir en propre ne peut avoir d'autre intérêt que de manger le plus possible et de travailler le moins possible. » Ainsi,les anciens esclaves noirs des colonies (Antilles, Guyanes, îles de l'Océan Indien) furent rapidement remplacés par des travailleurs asiatiques surtout indiens et chinois dont la « rentabilité » était plus grande mais la situation guère plus enviable (voir plus bas Traite des jaunes). D'autre part, le progrès technique et le machinisme remplacèrent le travail humain, exigeant en conséquence moins de bras. L'esclavage était donc devenu un anachronisme et un non-sens économique. Pour autant, l'abolition de l'esclavage ne fut pas synonyme de libération et d'égalité pour tous : la condition prolétarienne induite par l'économie libérale s'avère, particulièrement au XIXe siècle, porteuse de misère, de paupérisme, de chômage et d'exploitation. L'esclavage planifié est brièvement réapparu au XXe siècle dans les systèmes totalitaires (camps de concentration nazis, goulags soviétiques). Cela confirme (s'il en est nécessaire) le caractère aberrant et régressif de ces régimes politiques et de l'ésclavage. |