CE QUE JE CROIS
"il est plus facile de proclamer l'égalité que de la réaliser"
 
23 sept. 2010
le rapport qui accuse

Le rapport rendu mercredi 22 septembre par les experts de la Commission des droits de l'homme de l'ONU réclame que les auteurs des exactions commises lors du raid meurtrier contre la flottille humanitaire en mai dernier soient traduits en justice. Israël qualifie ce travail de « partial et partisan ».

Nommée le 23 juillet dernier après le raid meurtrier de Tsahal contre une flottille humanitaire dans les eaux internationales, le 31 mai (9 morts parmi les passagers turcs), la mission d'enquête du Conseil des droits de l'homme de l'ONU a rendu son rapport le 22 septembre. Et ses conclusions, basées notamment sur des témoignages recueillis en Turquie et en Jordanie, à Genève et à Londres, ne sont pas tendres à l'égard d'Israël.

« Il y a des preuves claires permettant d'appuyer des poursuites pour les crimes suivants [...] : homicide intentionnel, torture ou traitements inhumains, fait de causer intentionnellement de grandes souffrances ou des blessures graves », écrivent les experts dans leur rapport final, rendu public mercredi et qui sera présenté lundi prochain au Conseil des droits de l'homme.

« Graves violations des droits de l'homme »

« Les circonstances des meurtres d'au moins six des passagers correspondaient d'une certaine façon à une exécution extra-judiciaire, arbitraire et sommaire », ajoutent les experts, qui précisent également qu'un certain nombre de personnes, dont des journalistes, ont été blessées. À leurs yeux, la « conduite des forces armées d'Israël révèle un niveau inacceptable de brutalité » et s'est traduite par de « graves violations des droits de l'homme et du droit international humanitaire ».

« Les auteurs des crimes les plus graves ayant été masqués ne peuvent pas être identifiés sans l'assistance des autorités israéliennes », ajoutent-ils, en demandant au gouvernement israélien de coopérer pour permettre leur « identification en vue de poursuivre les coupables ».
Face à ces accusations, la position de Tel-Aviv ne varie pas. Pour le ministère israélien des Affaires étrangères, « le rapport [...] est partial et partisan, comme l'organisme qui l'a produit ».

Initiative « superflue et improductive »

En juillet, Israël avait défendu devant le Comité des droits de l'homme de l'ONU son droit à exercer des « représailles » contre tout navire qui tenterait de « violer » le blocus imposé à la Bande de Gaza. Un argument rejeté par le Conseil, qui estime que le « blocus est contraire à la loi » et qu'à la date du 31 mai il « existait une crise humanitaire à Gaza ».

Le gouvernement israélien affirme également que sa commission d'enquête, qui comprend deux observateurs étrangers, poursuit son travail et qu'il a accepté de participer à une autre enquête lancée par le secrétaire général de l'ONU, Ban ki-moon. Israël estime que ces investigations sont suffisantes et que toute autre initiative « est superflue et improductive ».

Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU s'est quant à lui toujours défendu de réaliser le même travail que l'enquête de l'ONU, affirmant « se concentrer sur les questions de droits de l'homme », selon les mots de son président, l'ambassadeur de Thaïlande, Sihasak Phuangketkeow.

L'équipe que celui-ci dirige est internationale et peu suspecte de partialité : ses membres sont des ressortissants Trinité-et-Tobago, du Royaume-Uni, de Malaisie et sont des juristes ou des magistrats ayant travaillé notamment à Cour pénale internationale ou au Tribunal Spécial pour la Sierra Leone. (Avec AFP)
posted by Fawzi. Benabdallah jeudi, septembre 23, 2010  
 
0 Comments:
<< Back to top

10 sept. 2010
Tahar Ben Jelloun répond au Président Sarkosy

Lettre au président de la République
Monsieur le Président,
J'ai la chance de bénéficier de deux nationalités. Je suis marocain et français depuis 1991. Je
suis heureux d'appartenir à deux pays, deux cultures, deux langues et je vis cela comme un
enrichissement permanent. Depuis vos déclarations de Grenoble sur la possibilité de déchoir de la nationalité française une personne qui aurait commis un délit grave, je sens ma
nationalité française quelque peu menacée, en tout cas fragilisée. Non que j'aie l'intention de tomber dans la délinquance et de troubler gravement l'ordre public, mais je vis cela comme
une attaque du socle fondamental du pays, sa Constitution. Et cela, Monsieur le Président n'est
pas admissible dans une démocratie, un Etat de droit comme la France qui reste malgré tout le
pays des droits de l'homme, pays qui a accueilli et sauvé des centaines de milliers d'exilés
politiques tout au long du siècle dernier.
Vous aviez déclaré en 2004, quand vous étiez ministre de l'intérieur qu'"à chaque délit, il
doit y avoir une réponse ferme. Mais celle-ci ne peut varier selon que l'on est, sur sa carte
d'identité, français ou non". Le président que vous êtes aujourd'hui contredit le ministre que
vous avez été. Cela m'amène à réfléchir à la fonction qui est la vôtre et à répondre tardivement
au débat qu'un de vos ministres a cru bon de lancer sur la scène publique à propos de l'identité
nationale.
La nationalité est une part de l'identité. Elle peut être double, comme dans mon cas. Je ne me
vois pas privé de l'une des deux. Je me sentirais diminué.
Par ailleurs, aucune société n'est raciste en soi. C'est stupide et injuste de dire que "la France
est un pays raciste". La France, comme tant d'autres pays, est traversée par des tendances à
l'exclusion et au racisme, parfois pour des raisons idéologiques et politiques, et d'autres fois
pour des raisons de malaise social, de pauvreté et de peur. Faire l'amalgame entre insécurité et
immigration est plus qu'une erreur, une faute.
Le rôle d'un dirigeant politique est de décourager, voire empêcher le développement de ces
tendances. Un chef d'Etat ne doit pas réagir avec ses humeurs et ses tripes. Au contraire, il
n'est pas un citoyen qui peut se permettre de dire n'importe quoi. C'est quelqu'un qui doit
peser ses mots et mesurer les conséquences qu'ils peuvent générer. L'Histoire enregistre ses
déclarations, les bonnes et les mauvaises, les justes et les malvenues. Votre quinquennat sera
certainement marqué par quelques-unes de vos bavures langagières. N'importe quel homme
insulté a le droit de réagir. Pas un chef d'Etat. Non pas qu'on soit autorisé à vous manquer
de respect, mais vous devez vous situer au-delà du niveau du citoyen moyen. Vous êtes un
symbole, porteur d'une fonction noble et exceptionnelle. Pour habiter cette fonction, pour
consolider cette ambition, il faut savoir prendre de la hauteur et ne pas coller aux faits au
point d'oublier qu'on est un citoyen d'exception.
Qu'il soit issu d'un parti défendant des valeurs de droite ou de gauche, le chef de l'Etat, parce
qu'élu au suffrage universel, doit être le président de tous les Français, y compris des Français
d'origine étrangère même quand le malheur casse leur destin ou les prédispose à une précarité
pathogène. Or, vos récentes déclarations, dénoncées par un éditorial du New York Times et
par des personnalités aussi importantes que Robert Badinter, sont le signe d'un dérapage qui,
peut-être vous apporterait en 2012 certaines voix du Front national, mais vous place dans une
situation difficilement défendable.
APARTHEID
Monsieur le Président, je comprends votre souci sécuritaire. Vous ne trouverez personne pour
défendre des voyous qui tirent sur des agents de la police et de la gendarmerie. La justice
est là pour donner "une réponse ferme" à ces délits ; ils doivent être jugés sans que leurs
origines, leur religion ou leur couleur de peau soient prises en compte, sinon, on tomberait
dans l'apartheid. Mais la répression ne suffit pas. Il faudra aller aux racines du mal et assainir
de manière définitive la situation dramatique des banlieues.
Il est plus facile de susciter la méfiance, voire la haine de l'étranger, que le respect mutuel.
Un chef d'Etat n'est pas un policier au statut amélioré. C'est un magistrat, le plus haut placé,
donc celui devant être irréprochable dans sa conduite et dans ses paroles. Il est le garant de
la justice et de l'Etat de droit. Quand, Monsieur le Président, vous promettez la déchéance de
la nationalité aux délinquants d'origine étrangère qui porteraient atteinte à la vie d'un policier
ou d'un gendarme, vous tenez un discours que la Constitution réfute. C'est une parole en l'air,
car vous savez pertinemment que l'application d'une telle loi, si elle est votée, créerait plus de
problèmes qu'elle n'en résoudrait. Ce n'était pas à vous de lancer cette menace.
Monsieur Le Président, vous n'êtes pas sans savoir ce que l'ONG Transparence France a
écrit dans son dernier rapport. Au cas où cela vous aurait échappé, je vous cite une de ses
conclusions : "La France continue de véhiculer une image relativement dégradée de sa classe
politique et de son administration publique." La France est par ailleurs classée au 24e rang sur
180 pays en ce qui concerne la corruption.
La crise économique n'est pas une excuse. La crise morale est un fait. Il revient à vous,
Monsieur le Président, de rétablir l'image de la France dans ce qu'elle a de plus beau,
d'enviable et d'universel, à savoir son statut de pays des droits de l'homme, pays de la
solidarité et de la fraternité proclamées, terre généreuse, riche de ses différences, riche de
ses couleurs et de ses épices, prouvant entre autres que l'islam est tout à fait compatible avec
la démocratie et la laïcité.
Pour cela, Monsieur Le Président, effacez, je vous prie, de votre
discours les idées malheureuses qu'un parti d'extrême droite diffuse dans le but de fermer ce
pays sur lui-même, de l'isoler et de trahir ses valeurs fondamentales.

Tahar Ben Jelloun est aussi membre de l'académie Goncourt depuis 2008. Il a reçu le prix
Goncourt pour "La Nuit sacrée" ("Points" Seuil) en 1987. Il a publié "Le Racisme expliqué à
ma fille" (Seuil, 1997). Dernier livre paru, "Au pays", chez Gallimard (2009).
posted by Fawzi. Benabdallah vendredi, septembre 10, 2010  
 
0 Comments:
<< Back to top

Nom: Fawzi. Benabdallah
lieu: Clichy la Garenne, 92110, France

voir fiche


derniers commentaires
Gérald Dahan a appris par mail, mercredi 22 févrie...
Campagne citoyenne à Clichy la Garenne
Aubry accuse Sarkozy
Hulot vert pale
Le monde est du côté de celui qui est debout.
"ZINOCHET"

Dilem en Liberté
le rapport qui accuse
Tahar Ben Jelloun répond au Président Sarkosy


mesarchives
décembre 2005
janvier 2006
février 2006
mars 2006
avril 2006
mai 2006
juillet 2006
septembre 2006
octobre 2006
novembre 2006
décembre 2006
janvier 2007
février 2007
mars 2007
avril 2007
mai 2007
juin 2007
juillet 2007
septembre 2007
octobre 2007
novembre 2007
décembre 2007
avril 2008
juillet 2008
septembre 2008
octobre 2008
novembre 2008
décembre 2008
janvier 2009
février 2009
mars 2009
avril 2009
mai 2009
juin 2009
juillet 2009
août 2009
septembre 2009
octobre 2009
novembre 2009
décembre 2009
janvier 2010
février 2010
avril 2010
mai 2010
septembre 2010
octobre 2010
décembre 2010
janvier 2011
février 2011
mars 2011
septembre 2011
février 2012


mesliens
prg92
clichy la radicale
prgyonne