le baromètre de l'exclusion.
Qui sont les candidats à l'embauche les plus discriminés ? Incontestablement, les seniors, d'après le premier baromètre national sur la discrimination à l'embauche, organisé par l'universitaire Jean-François Amadieu, en collaboration avec l'agence d'intérim Adia. Pendant un an, il a élaboré le premier « baromètre national sur la discrimination à l’embauche ». Résultats confondants : le senior de48-50 ans reçoit trois fois moins de réponses positives que le jeune « Gaulois », sept fois moins s’il postule à un job de cadre. Pas terrible non plus, la situation du porteur de nom maghrébin :M.Ahmed se verra trois fois moins proposer un entretien d’embauche que M.Dupont-Martin, six fois moins s’il est candidat à l’encadrement. Pour arriver à ce résultat, le professeur a posté 6 461 CV, répondant à 1 340 offres d’emplois. Il a proposé ainsi le CV d’un homme de 28-30 ans, avec un nom et prénom français, ainsi que le même CV dans lequel ont été changés tour à tour, l’age, le nom et le prénom, remplaces par un patronyme maghrébin, le sexe (le jeune homme devient une mère de trois enfants), ou en ajoutant la mention d’un handicap ou la photo d’un visage disgracieux. Mais le taux de réponses varie également en fonctions des régions, de la taille de l’entreprise et du secteur d’activité. Aziz ou Mohamed seront trois fois moins convoqués dans l’Est de la France qu’en Ile-de-France. Trois fois moins également dans une PME (20 à 199 salariés) que dans un grand groupe. Trois fois moins enfin dans le tertiaire que dans les autres secteurs d’activités. D’après ce testing géant, le handicapé s’en sort mieux que le porteur d’un nom d’Afrique du Nord, la mère de trois enfants mieux que le handicapé, le moins rejeté étant le candidat qui a joint la photo d’un visage disgracieux. L’histoire ne dit pas ce que serait la situation du quinqua maghrébin cadre et handicapé postulant dans un petit bureau comptable de l’Est de la France…. Un sondage effectué récemment donne les chiffres suivant à la question : « Etes vous pour ou contre la discrimination positive ? « Oui : 47 %. Non : 44%. Malgré de nombreuses enquêtes sur le sujet, celui de l’identité, ou se mêle immigration et français d’origines étrangères, l’exclusion concerne bien les uns et les autres. Les nombreux appels dans l’entreprise à une approche plus humaine et juste quant au choix des candidats, jugée sur les compétences que sur le faciès n’ont pas aboutis. Quant on constate les nombreux problèmes qui proviennent de nos banlieues et ce malaise que l'on a, à être accepté comme français appartenant à la communauté nationale et non à un communautarisme, comme on voudrait nous y enfermer, on aura avancé. Beaucoup, beaucoup de travail, reste à faire. |