Ségolène Royal ne doit pas se retirer du jeu, comme c’est le cas aux Etats-Unis d’Amérique ou comme ce fut le cas de Jospin en 2002, elle doit faire valoir l’incontestable mouvement d’opinion qu’elle a suscité derrière ses idées, dans la jeunesse en particulier. Après tout, Mitterrand comme Chirac ne s’y sont-ils pas repris à plusieurs fois avant de pouvoir pénétrer un jour les grilles de l’Elysée en maître de maison ? Mais ces deux illustres prédécesseurs étaient chefs de leurs partis respectifs : ils ne furent pas détrônés après leurs premiers échecs alors que Ségolène Royal se voit presque condamnée à s’emparer de la tête du parti si elle veut prendre la pôle-position du camp socialiste pour 2012, ainsi que le fit Lionel Jospin dans la foulée des élections de 1995. Son problème n’est alors pas seulement de convaincre son compagnon de premier secrétaire de s’effacer devant elle, mais encore d’éliminer ses rivaux putatifs parmi lesquels le plus coriace est certainement Strauss-Kahn qui peut toujours faire valoir que ce n’est pas lui qui a fait perdre son camp cette fois-ci. Un immense chantier s'ouvre pour la gauche. Retrouver ses fondamentaux, retrouver la confiance du peuple de France, proposer une alternative crédible aux terribles dégâts que va entrainer la politique voulue par une majorité de français. La gauche doit réfléchir, elle ne peut échapper à un débat en profondeur. Mais elle devra agir aussi. Dès demain, s'ouvre la campagne des élections législatives. Nous ne devons pas partir battus mais tout au contraire, en tirant les leçons de ce qui vient de se passer, tout faire pour favoriser l'adhésion aux idées progressistes : l'emploi pour tous et des rémunérations décentes, le logement pour tous, la préservation de l'environnement... On pourrait résumer cela en souhaitant un avenir équitable. |