CE QUE JE CROIS
"il est plus facile de proclamer l'égalité que de la réaliser"
 
25 sept. 2009
Brice ou Mustapha???????

"J'hésite à donner à mon enfant un prénom typé, j'ai peur qu'il n'en souffre"
LEMONDE.FR |
A la suite de la publication de l'article de "Moi, Mustapha Kessous, journaliste au Monde et victime du racisme ordinaire", Le Monde.fr a lancé un appel à témoignages sur le racisme tel qu'il est perçu par nos lecteurs au quotidien.

• "J'ai de la chance, je suis bien blanche" par Mariam H.
Je me nomme Mariam, et une fois mes études achevées, j'ai recherché du travail pendant des mois en envoyant mon CV sans photo. Je n'ai jamais reçu aucune réponse. Je ne comprenais pas, j'avais de bonnes références et j'étais diplômée avec les félicitations du jury. Et puis j'ai fini par ajouter une photo d'identité sur ledit CV et l'ai renvoyé aux mêmes adresses. Dans les dix jours qui ont suivi, j'ai obtenu 2 entretiens ! Durant l'un d'eux, l'homme qui me recevait a avoué m'avoir appelée à cause de la photo. Normal, je suis blanche. Mon prénom est arabe, mon nom passe partout, ma mère est française de souche et mon père d'origine libanaise. Mais j'ai de la chance, je suis bien blanche avec les cheveux raides alors même si je me nomme Mariam, les gens en me voyant ne pensent pas que je suis musulmane.

• "Jamais assez français" par David A.
Je porte un nom et un prénom gaulois, ce qui jette encore plus le trouble... Au téléphone, que ce soit pour du travail ou un logement, on me répond "oui, pas de problème". Quand ils voient ma tête de métèque, c'est "non, repassez, j'ai pas le temps". Et puis tous les "tu es trop mate de peau", "tes cheveux sont trop noirs", "tu as trop de barbe", vous font penser que vous ne serez jamais assez "français". Les choses évoluent, mais j'ai l'impression d'avoir ramé deux fois plus que les autres.

• "Quand il s'agit d'une beure, ça devient grave" par Fatima S.
Je travaille dans une société d'assurances et mes horaires ne me permettent pas de rentrer chez moi le midi. Pendant le ramadan, je jeûne. Il m'est donc arrivé de rester à mon poste de travail pendant ma pause. Bien sûr, je ne suis pas la seule, beaucoup d'autres employés restent à leur bureau pour déjeuner. Et pourtant ma manager m'a fait comprendre que ce n'était pas parce que je ne mangeais pas que j'avais le droit de rester dans les locaux. J'ai accepté de me plier à cette règle à la condition qu'un rappel général soit fait à l'ensemble du personnel. Apparemment, tous les Blancs pouvaient jusqu'à présent transgresser cette règle sans être inquiété, mais quand il s'agit d'une beure, ça devient grave !

• "Un nom imprononçable" par Catherine M.
Ma peau est blanche, mon nom est noir. Depuis des années, je porte le nom de mon mari, africain. A la recherche d'un travail, j'ai galéré pendant des mois car mon patronyme inspirait la méfiance. De guerre lasse, j'ai fini par me présenter sous mon nom de jeune fille. J'ai trouvé un poste assez rapidement, ma particule a bien aidé. Quelques jours plus tard, le contrat signé, mon supérieur a pris connaissance de mon nom d'épouse, présent sur certains papiers. Il a froncé les sourcils, m'a regardé et a lancé : "C'est quoi, ça ? Beeuuuuuu...." écorchant mon nom, imprononçable selon lui.

• "Le plus écœurant, ce sont toutes ces remarques du quotidien" par Lylia K.
Refus à l'entrée des discothèques, difficultés à trouver un appartement ou un travail malgré mon diplome d'ingénieur, tout ça je l'ai vécu. Mais le plus pernicieux, le plus écœurant, ce sont toutes ces remarques du quotidien, qui n'ont l'air de choquer personne et qui suscitent le silence dans le meilleur des cas. Un soir, lors d'une fête d'entreprise, on me présente au directeur en tant que nouvelle recrue. Mon responsable donne mon nom à consonance arabe et s'empresse de préciser : "mais ne vous inquiétez pas, c'est quelqu'un de bien." Après deux ans passés dans la même entreprise, certains collègues continuent d'écorcher mon prénom et m'appellent Leila. A croire que j'ai plus une tête à m'appeler Leila que Lylia. Aujourd'hui, j'attends mon premier enfant et j'hésite à lui donner un prénom typé. J'ai peur qu'il n'en souffre.

• "Crédit refusé" par Francelyse B.
Ma sœur, alors agée de 20 ans et salariée depuis son apprentissage, avait demandé un crédit à sa banque pour acheter une voiture. Tout était bon, pas besoin de fixer un rendez- vous, juste un dossier à remplir et à signer. Quand elle a demandé à ce que le crédit soit également au nom de son fiancé, d'origine kabyle et avec un prénom et un nom à consonance nord-africaine, on lui a dit qu'il serait bon malgré tout de convenir d'un rendez-vous... Et le crédit leur a finalement été refusé.

• "Toutes les raisons sont bonnes" par Lamine S.
Je suis français et noir. Je suis marqué à jamais par ces magnifiques soirées entre amis que l'on aime finir en boîte. Une horreur pour moi dans la mesure où je ne peux entrer qu'avant 22 h 30. Tant que le "quota" de Noirs me le permet. Ensuite, il y a toujours un problème : je ne suis pas un "habitué", mes souliers sont beiges alors qu'ils devraient être noirs, je porte un polo et je devrais porter une chemise, on ne retrouve pas la "guest list" sur laquelle je me suis incrit. Bref, toutes les raisons sont bonnes. Et puis quel régal d'entendre "on t'aime bien toi, mais les autres...", "tu es français, mais d'où ?..."

• "Si je bois du vin, on me demande si je suis pratiquante" par Nadia H.
Si je bois du vin, on me demande si je suis pratiquante. Quand on voit que je ne mange pas de porc, on me demande systématiquement si je suis musulmane. A la maternité, la diététicienne du service de restauration m'a demandé ce que je ne mangeais pas. J'ai eu droit à sept jours de cabillaud à l'oseille sous cellophane.... Et je n'ai surtout pas le droit de me scandaliser du népotisme de la classe politique française au risque de me faire sermonner sur la corruption des régimes de "chez moi" !

• "Je ne correspondais pas à l'image de la belle-fille idéale" par Yasmine C.
En classe prépa dans un grand lycée, alors que je venais d'échanger un mot avec mon voisin d'origine algérienne, le professeur a lancé, goguenard : "eh, le tiers-monde là-bas, on se tait !" Eclat de rire général dans la classe. J'avoue avoir ri moi aussi, d'abord parce que c'était drôle, et puis surtout, comment réagir autrement ? Plus tard, quand mon futur mari m'a présenté à sa famille, très bourgeoise, celle-ci m'a accueillie plutôt fraîchement. Visiblement, je ne correspondais pas vraiment à l'image qu'ils se faisaient de la belle-fille idéale. Longtemps, il a fallu que je courbe l'échine pour me faire accepter, je crois ils ont toléré le choix de leur fils uniquement parce que je ne suis pas musulmane et que je suis très peu typée. Heureusement que j'adore le porc aux pruneaux et que je leur ai donné des petites-filles aux yeux bleus…

• "Mais vous n'êtes pas française ?" par Ridha M.
Etudiant tunisien à Paris, je demande à ma mère de m'aider à trouver un appartement en faisant quelques visites. Peau blanche, cheveux châtains, yeux noisette et maîtrisant parfaitement le français, elle ne correspond pas au stéréotype de l'arabe. Ce jour-là, elle visite un studio, le trouve intéressant et m'appelle pour que je vienne la rejoindre. Elle s'est bien entendue avec le proprétaire qui a l'habitude de louer à des étudiants. Cinq minutes plus tard j'entre dans le studio et dit bonjour à ma mère en arabe. Stupeur du locataire : "mais vous n'êtes pas française ?" "Non, je suis tunisienne !" lui rétorque ma mère. Sur ce, le propriétaire s'empresse de nous préciser qu'il demande un an de loyer à l'avance. Je demande alors à ma mère de sortir pour que je m'entretienne en "tête-à-tête" avec le propriétaire. Elle refuse catégoriquement : "ça n'en vaut jamais la peine, surtout avec les ignorants."

• "Le racisme ordinaire ne choque plus" par Thierry V.
La difficulté de témoigner sur le racisme ordinaire est que tout témoignage est... ordinaire, entendu mille fois, et ne choque plus. Ce qui me révolte aujourd'hui, c'est quand j'entends mes amis me dire d'arrêter la victimisation, qu'il faut que j'évolue, que je me fais des idées, que Brice Hortefeux a un humour particulier mais qu'on en fait tout un plat.

conclusion Brice ou Mustapha,tu restes et tu restera ce que tu es!!!!!!!!!!!
posted by Fawzi. Benabdallah vendredi, septembre 25, 2009  
 
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Nom: Fawzi. Benabdallah
lieu: Clichy la Garenne, 92110, France

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