Le "3e homme"de la gauche est mort. Robert Fabre, le fondateur du Mouvement des Radicaux de gauche, s'est éteint samedi à l'âge de 91 ans. Ses obsèques auront lieu mardi. L'ancien président du Mouvement des Radicaux de gauche, Robert Fabre, s'est éteint samedi après-midi 23 décembre à Villefranche-de-Rouergue (Aveyron), sa ville natale dont il avait été le maire pendant trente ans, a-t-on appris auprès de son entourage. Il était âgé de 91 ans. Né le 21 décembre 1915, il avait présidé le Mouvement de la gauche radicale-socialiste -devenue le Mouvement des Radicaux de gauche- pendant six ans à compter de 1972. c'est à cette date qu'il avait signé avec François Mitterrand et Georges Marchais un programme commun de gouvernement de la gauche. Maire de Villefranche-de-Rouergue de 1953 à 1983, conseiller général de l'Aveyron de 1955 à 1980, il avait été également député de l'Aveyron de 1962 à 1980. Chargé par le président de la République d'une mission sur les problèmes de l'emploi (1978), il avait été nommé médiateur de la République en 1980, fonction qu'il avait occupée jusqu'en 1986, avant d'être membre du Conseil constitutionnel à partir de cette date pendant neuf ans.
Chevalier de la Légion d'honneur
Chevalier de la Légion d'honneur, il avait notamment signé les ouvrages "Quelques baies de genièvre" (1976) et "Toute vérité est bonne à dire" (1978). Ses obsèques doivent avoir lieu mardi prochain à la collégiale de Villefranche-de-Rouergue, a-t-on appris auprès de sa famille. Samedi soir, Jean-Michel Baylet, président du Parti radical de la gauche, dénomination actuelle du MRG, a rendu hommage à cet "homme de conviction". C'était "un homme de courage, il l'a formidablement montré lorsqu'il n'a pas hésité -ce qui a été à l'époque un tremblement de terre chez les radicaux- à faire scission pour ne pas suivre Servan-Schreiber qui avait choisi Giscard (d'Estaing)", a-t-il déclaré à France Info.
Radicalisme à gauche
"Il a voulu ancrer le radicalisme à gauche, poursuivant ainsi l'histoire du radicalisme qui, par principe, par nature, dans des valeurs que nous portons, est bien sûr un radicalisme de gauche. Il avait la conviction que la gauche, pour gagner, devait être rassemblée", a ajouté Jean-Michel Baylet, soulignant que l'Union de la gauche avait "finalement amené à la victoire de 1981". Dans un communiqué, le député du Val-de-Marne Roger-Gérard Schwartzenberg, ancien président du Mouvement des Radicaux de gauche, a de son côté salué en Robert Fabre un "humaniste de la politique". "En ancrant le radicalisme dans l'Union de la gauche en 1972, Robert Fabre a contribué activement à la victoire de celle-ci", a-t-il jugé. "Derrière sa constante simplicité, il y avait beaucoup de détermination et de sûreté de jugement. En grand radical, il en incarnait les vertus: tolérance et bienveillance, fraternité et attention à autrui".
(AP) Engagements politiques · Fondateur du Mouvement des radicaux de gauche (MRG), en 1972, il en a assuré la présidence jusqu'en 1978. Nominations Il a été nommé: Distinctions - Chevalier de la légion d'honneur
- Palmes académiques.
- Médaille Jeunesse et sport.
- Chevalier de la santé publique.
- Officier de l'0rdre national du Sénégal.
Bibliographie - Un radical sous la Ve République, de Samuel Deguara, éditions L'Harmattan, 2003.
- Quelques baies de genièvre, Jean-Claude Lattès, 1976
- Toute vérité est bonne à dire,
- Quatre grains d'ellébore.
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