Rappelons les faits, un grand-père de type asiatique est arrêté par la police dont elle soupçonne la clandestinité, les parents d’élèves présents s’opposent à l’arrestation. Valérie Boukobza, raconte dans une lettre qu'elle est accusée d'avoir traité de «connard» un policier après l'interpellation d'un parent d'élève sans papiers devant l'école, ce qu'elle réfute catégoriquement. Cette lettre, écrite après la garde à vue et intitulée «des nouvelles et des remerciements», a été apposée sur le mur d'une des quatre écoles du groupe scolaire Rampal-Lassalle, rue du général Lassalle (XIXe arrondissement). Au cours de sa garde à vue, ajoute-t-elle dans cette lettre signée de sa main, la directrice a été confrontée à «cinq policiers ayant mis en cause» son attitude lors de violents incidents mardi, liés à l'interpellation d'un grand-père chinois venus chercher ses deux petits-enfants à la sortie de son école, rue Rampal. «Espèce de connard» Valérie Boukobza est soupçonnée «d'avoir frappé de nombreuses fois contre la vitre d'une voiture de police et d'avoir agressé verbalement un (policier) avec une intervention du type "libérez-le, libérez-le, c'est un grand-père espèce de connard, on voit bien que tu n'as pas d'enfant toi" (sic)». «Vous connaissez mon penchant pour la non-violence, j'ai donc tout nié», poursuit la directrice. «Les policiers ont maintenu leurs propos et moi les miens». Dans la lettre, où elle remercie de leur soutien les enseignants et parents d'élèves de Rampal-Lassalle, la directrice raconte que sa garde à vue a duré de 9h20 à 15h15 et souligne que, depuis cette journée, la mairie de Paris a été «super présente» à ses côtés. La FSU, le SGEN-CFDT, SUD-éducation, FO, CNT, UNSA, CGT ainsi que la FCPE, principale association de parents d'élèves et le Réseau Education sans Frontières appellent dans un communiqué à un rassemblement devant le rectorat de Paris, à la Sorbonne, «pour exprimer leur totale indignation, dénoncer la détention arbitraire - de la directrice d'école - et exiger l'arrêt des poursuites engagées». «Embuscades près des écoles» La justice s'est expliquée samedi sur les conditions de l'interpellation d'un sans-papier aux abords d'une école maternelle du quartier parisien de Belleville (XIXe arrondissement) et de la garde à vue de la directrice de l'établissement. Par ailleurs, plusieurs voix dont celle de Nicolas Sarkozy se sont élevées pour défendre l'attitude de la police, dans une affaire qui continue de susciter l'indignation du monde éducatif. Le maire PS de Paris, Bertrand Delanoë, avait estimé vendredi «inacceptable d'organiser des formes "d'embuscades" près des établissements scolaires». Face à la polémique naissante, le ministère de l'Intérieur avait rappelé vendredi aux préfets, via un télégramme, qu'aucune mesure d'éloignement d'étrangers sans papiers ne devait donner lieu à des interpellations dans les écoles où à leur proximité. Avec AFP
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