5 oct. 2008
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Rififi en Rhône-Alpes
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Un fonctionnaire de police a demandé à la région Rhône-Alpes et à la ville de Lyon des informations sur leurs « agents de confession autre que chrétienne »
«Franchement, au début, j’ai cru à un canular. » Jean-Jack Queyranne, le président PS du conseil régional Rhône-Alpes, n’arrive toujours pas à comprendre comment un fonctionnaire de police a très officiellement interrogé plusieurs collectivités sur la religion de leurs salariés. Tout commence par un coup de téléphone à la direction des ressources humaines du conseil régional. En ligne, un policier de la sous-direction de l’information générale (les anciens renseignements généraux) cherchant à se renseigner sur la religion des salariés du conseil régional.
La demande paraît tellement surprenante que le président du conseil régional suggère de «vérifier que ce n’est pas une mauvaise blague». La DRH contacte donc le policier et celui-ci confirme sa requête par un mail du 16 septembre : « Auriez-vous l’amabilité de m’indiquer si parmi votre personnel, vous avez des agents de confession autre que chrétienne. Dans l’affirmative, pouvez-vous me dire si certains d’entre eux ont demandé des aménagements d’horaires ou de service pour pratiquer leur religion. Cette étude est faite à la demande des maires de France. »
Pas question de répondre, tranche alors Jean-Jack Queyranne. « Nous n’avons évidemment pas de fichier de ce type, ce serait illégal et anticonstitutionnel », s’offusque l’élu. Celui-ci décide en revanche d’alerter la ministre de l’Intérieur en envoyant le 26 septembre une lettre à Michèle Alliot-Marie. Rien ne se passant, Jean-Jack Queyranne rend l’affaire publique. Aussitôt, l’Association des maires dément avoir demandé une telle étude. Le ministère de l’intérieur, lui, ouvre alors une enquête. Initiative individuelle Le courrier électronique envoyé au conseil régional est vite retrouvé sur l’ordinateur du fonctionnaire, de même qu’un second, envoyé à la mairie de Lyon. Pour Gérard Gachet, porte-parole du ministère de l’intérieur, « il s’agit d’une initiative individuelle ne correspondant à aucune demande de sa hiérarchie. On ne sait pas ce qui lui est passé par la tête ». Le brigadier, présenté comme un fonctionnaire sans problème, devrait passer prochainement en conseil de discipline, assure Gérard Gachet.
Sur la foi d’informations exclusives, Europe1 affirme par exemple que le policier « aurait reçu des consignes de la part de sa hiérarchie pour réaliser une "étude sur l’influence du communautarisme religieux sur les milieux économiques et institutionnels" ».
Il semble toutefois que le brigadier concerné ait déjà tenté d’obtenir des renseignements curieux sur les agents des collectivités. Il aurait ainsi téléphoné voilà quelque temps au conseil général du Rhône pour savoir le nombre et le nom des grévistes dans les services techniques du département : « Le discours était très fumeux. On lui a demandé de préciser sa démarche par une lettre officielle. » Cette fois-là, le brigadier a préféré ne pas insister pour ne pas laisser de traces écrites. |
posted by Fawzi. Benabdallah
dimanche, octobre 05, 2008
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